« Crush that bridge! », scande la foule réunie dans un amphithéâtre de l'Université Concordia pour une « cérémonie de démolition » qui marque la fin de ce concours consistant en la construction d'un pont en bâtonnets de bois.
Dans une ambiance complètement déjantée, les ponts préparés par les équipes subissent l'ultime épreuve de la compétition : la destruction de la structure à l'aide d'une presse pour en découvrir la résistance maximale.
« Il y a beaucoup de folie », affirme Yvan Nathan Ndjanyou Fomo, étudiant en troisième année de Génie civil au Collège Ahuntsic, pour décrire l'événement. Ses collègues Charles Cataford et Olivier Bienvenu abondent dans le même sens en soulignant l'intensité de la compétition et le fort niveau de stimulation des trois derniers jours.
Étudiant en deuxième année de génie civil, Sam-Dony Ingabire apprécie particulièrement le contact avec les autres équipes venues d'aussi loin que la Colombie-Britannique. « C'est vraiment bien de voir leur pont à eux, de voir leur créativité », dit-il, poursuivant que le format du concours « permet d'assurer une bonne socialisation entre les équipes ».
Un travail de longue haleine
Le travail sur le pont en bâtonnets a débuté à l'automne et s'est terminé dans les heures précédant la tenue du concours.
« Les deux dernières semaines ont été chargées », laisse tomber Sam-Dony, faisant référence aux nombreuses heures nécessaires pour l'assemblage d'un pont comptant plus de 10 000 bâtonnets.
Le manque d'expérience a eu un impact sur le temps de préparation du pont. « On n'avait aucune idée de quoi faire à quel moment », admet Charles, ajoutant qu'il n'y a pas de manuel de structure pour des « bâtons de popsicle ». Pour Yvan Nathan, c'est aussi le manque d'accès à des équipements spécialisés qui leur a fait défaut, « on n'a pas été en mesure de faire tous les tests sur les matériaux » souligne-t-il.
Malgré les difficultés de fabrication, l'équipe du Collège Ahuntsic a bénéficié de l'expertise en structure de leur mentor, et enseignant en génie civil au Collège, Sylvain Lapierre. Il salue les efforts faits tout au long de la période de préparation et lors de la compétition. « Ils ont travaillé fort, ils ont su s'adapter [aux imprévus], ce sont de bons apprentissages », conclu-t-il.
Avec une capacité maximale de leur pont de 151 kilogrammes, les résultats laissent les membres de l'équipe sur leur faim. « On s'attendait à un peu plus », affirme Olivier, comparant leur performance avec celles des autres équipes. « Ce sont juste les joints qui ont cédé », analyse Yvan Nathan, esquissant déjà des solutions de renforcement.
L'équipe souhaite remercier l'entreprise CIMA+ pour leur soutien financier qui a rendu possible l'inscription au concours et l'achat du matériel.
Un concours par et pour les étudiant·es
Le concours de construction de pont Troitsky est organisé annuellement par un comité étudiant de l'Université Concordia depuis 1984. Le concours rassemble près de 300 personnes étudiantes provenant de collèges et d'universités du Canada et des États-Unis.
Les équipes doivent concevoir et construire un pont avec des bâtonnets de bois, de la colle blanche et de la soie dentaire tout en respectant certaines exigences techniques, notamment pour sa masse et sa longueur.
Les équipes sont évaluées par un jury composé d'experts de l'industrie du génie civil sur la base de plusieurs critères, dont l'esthétisme, l'efficacité de la structure, la résistance maximale et les choix de conception.
Informations additionnelles
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