Le 24 septembre 1990, à la toute fin de la Crise d’Oka, Alanis Obomsawin quittait à regret les barricades de Kanehsatake et donnait cette émouvante conférence de presse : https://ici.radio-canada.ca/.../alanis-obomsawin.
Trente ans plus tard, jour pour jour, un groupe du Collège s’est rassemblé, dans un lieu porteur de sens, pour discuter de résilience, de courage et de bonté.
Le Boisé-de-Saint-Sulpice, portion de territoire mis en valeur par les ancêtres des Mohawks de Kanehsatake, fut une terre arable importante pour le développement de la toute dernière communauté autochtone à avoir habité le territoire montréalais (Lapointe, 2019). L’histoire des Mohawks sur le territoire l’île de Montréal et, notamment, au Boisé-de-Saint-Sulpice rappelle en tout point les oppositions en présence lors du conflit entre Oka et la communauté de Kanehsatake.
Grâce à une perspective d’inclusion, de remise en question, d’ouverture et d’humilité, les participant.e.s ont pu analyser, conjointement avec madame Obomsawin, toute la complexité des rapports coloniaux perpétués depuis trop longtemps au Québec et au Canada. La cinéaste, toujours positive, insiste toutefois sur les nombreuses avancées réalisées avec le temps : « Y’a du bon monde partout.», affirme-t-elle, avec enthousiasme.
Il est parfois nécessaire de se rappeler de telles évidences afin de poursuivre la démarche collective vers l’avènement d’une société plus juste et inclusive.
Alanis Obomsawin
Alanis Obomsawin, née le 31 août 1932, est une artiste multidisciplinaire d'origine abénaquise (Canada). Cinéaste prolifique et reconnue internationalement, elle a réalisé, produit et scénarisé plusieurs documentaires avec l'ONF sur la culture et l'histoire des Premières Nations. Le plus connu est sans doute Kanehsatake : 270 ans de résistance, le premier de quatre documentaires traitant de la crise d'Oka de 1990 qui gagna 18 prix de par le monde. (Source Wikipedia)
Texte : Julie Gauthier et François Delwaide