Les années 60 et 70
Le Collège Ahuntsic naît en pleine contestation sociale de la fin des années 60 et du début des années 70. Ses dix premières années sont marquées par la ferveur et l’enthousiasme qui règnent dans l’enseignement à cette époque.
Les programmes offerts connaissent alors de profondes transformations. Dès 1967, les spécialisations professionnelles en électricité et en instrumentation sont fusionnées sous le nom d’électrotechnique. En 1970, on crée le programme de techniques en matières plastiques. Entre 1969 et 1972, on lance techniques policières, techniques judiciaires et techniques correctionnelles. En 1971, le secteur arts, lettres et communications graphiques est mis sur pied. Durant l’année 1972-1973, les communications graphiques s’enrichissent de plusieurs nouveaux programmes, comportant chacun deux options, l’une technique et l’autre administrative. Profondément engagés, les enseignants d’Ahuntsic produisent et éditent de nombreux manuels scolaires dans les techniques spécialisées et en enseignement général.
D’autre part, les aménagements physiques se transforment. En 1969, on regroupe l’ensemble des ressources et des effectifs sur la rue Saint-Hubert. On complète en 1972 la construction du pavillon des sports et de la bibliothèque. Celle du pavillon des sciences est terminée en 1976. Le Collège réaménage également les salles d’enseignement des communications graphiques et reçoit un important budget pour renouveler l’équipement de ce secteur.
Bien que les difficultés ne manquent pas durant ces dix premières années : affrontements entre les directions d’établissement et les employés nouvellement syndiqués au cours des négociations de conventions collectives, débats à propos des projets de règlement des études collégiales au cours des années 70, processus de reclassification des enseignants, c’est une période où les ressources sont abondantes et vont de pair avec l’accroissement rapide des effectifs étudiants.
Les années 80
Les années d’abondance se terminent avec l’arrivée des années 80. La crise économique se fait sentir à travers tout le réseau collégial. Les établissements, entièrement financés par les fonds publics, sont frappés par des mesures de récupération budgétaires : augmentation des charges de travail, compression des budgets de fonctionnement et d’investissements. La masse salariale s’accaparant la plus grande partie du budget du Collège, bien des activités qui n’avaient pas fait l’objet de remise en question jusqu’alors sont privées de soutien financier. La crise met en lumière l’absence de dynamisme qui colore la gestion du Collège à ce moment de notre histoire.
En novembre 1981, à la suite de dénonciations publiques, le gouvernement nomme un enquêteur chargé de faire la lumière sur l’administration du cégep. En juin 1982, le Conseil d’administration met fin au mandat du directeur général et à celui du directeur des services pédagogiques. La nouvelle équipe de direction mise en place réorganise les services pédagogiques et réforme les pratiques administratives. Le dynamisme et la rigueur des premières années refont surface et le développement reprend son cours.
L’organisation, remis sur ses rails, retrouve progressivement son rythme de croissance. Les programmes sont remis à jour, d’autres locaux sont rénovés, d’anciennes activités sont remises sur pied et de nouvelles sont lancées. Ainsi, en mai 1986, après cinq années d’absence, les activités Performa sont de nouveau offertes aux enseignants. Et l’aide aux étudiants se diversifie. On entame la révision des programmes. On réévalue les besoins du marché du travail, on revoit le contenu des programmes, on ajuste leurs objectifs.
Les années 90
Responsabilités accrues pour les cégeps
Ces années ont été marquées par la Réforme de l’enseignement collégial, qu’on a aussi appelée le « renouveau des cégeps ». Dorénavant, ceux-ci auront une plus grande responsabilité dans l’élaboration des programmes. C’est toujours le Ministère qui établit les objectifs et les standards des programmes collégiaux, mais ce sont les collèges qui définiront les cours permettant de les atteindre. Le Collège Ahuntsic, qui le fait déjà pour la moitié de ses programmes techniques, a une grande expertise dans le domaine. Ces nouvelles règles feront en sorte de renforcer les instances pédagogiques : départements d’enseignement, coordonnateurs de département, Direction des études et ses services, Commission des études.
Ressources financières
Par ailleurs, le réseau collégial connaît dans les années 90 une baisse de son financement provenant de l’État. Jusqu’en 1998, il subit une indexation partielle de ses dépenses, puis une non-indexation des subventions et, finalement, des compressions budgétaires. Heureusement, durant ces années difficiles, plusieurs actions menées avec constance permettent au Collège de se constituer une marge financière pour ses plans de développement et un fonds de surplus pour des investissements. Une fondation est aussi mise sur pied. De plus, l’augmentation de la clientèle étudiante du Collège lui permet de recevoir de l’aide gouvernementale pour l’agrandissement de son campus. Ainsi, on réaménage les sous-sols en salles de classe pour l’enseignement technique, on agrandit l’édifice central de 3000 mètres carrés, on modifie les locaux d’enseignement du cinéma, etc. Le projet de l’Institut des communications graphiques du Québec prend forme et se réalise en 1993, soutenu par la campagne de souscription coordonnée par la Fondation et l’engagement des intervenants majeurs de ce secteur.
Partenariat et informatisation
Durant cette période, on solidifie les relations entre nos programmes techniques et les secteurs industriels, on introduit les stages pour les élèves et les enseignants selon le modèle d’alternance travail-études. Parallèlement, l’informatique transforme petit à petit le travail des employés et l’enseignement dans les classes.
Carte des programmes et concertation
À partir du milieu des années 90, tous les programmes du Collège seront soumis à un examen de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial. Entre 1991 et 1995, six programmes menant au diplôme d’études collégiales (DEC) et trois programmes menant à une attestation d’études collégiales (AEC) seront élaborés selon la méthode d’élaboration par compétences. La carte des programmes devient alors un enjeu pour chaque collège et le Collège Ahuntsic choisit de poursuivre le développement amorcé dans les secteurs techniques, particulièrement dans ceux de la santé et des communications graphiques. En 1997, la réussite scolaire devient le thème principal du ministère de l’Éducation. Déjà en 1989, le Collège en faisait un des objectifs de ses plans de développement, visant ainsi à augmenter le taux de réussite en première session, le taux de persistance en troisième session et le taux de diplomation.
En 1998-1999, l’État atteint son objectif de déficit zéro et, conséquemment, il n’y a pas de nouvelles réductions budgétaires pour les cégeps. Les règles budgétaires sont indexées et, mieux encore, le Ministère revoit les normes de financement des budgets d’investissements, ce qui signifiera une augmentation de près de 50 % pour notre collège dans les années suivantes.
Enfin, durant les années 90, le Collège est fortement préoccupé par la mobilisation de son personnel, l’amélioration de la qualité de vie au travail et la polyvalence des employés. Il mise sur la formation et le perfectionnement. Un plan de développement des ressources humaines sera élaboré en 1995. Le Collège sera dorénavant préoccupé par un développement organisationnel réalisé en concertation.
Les années 2000
Recrutement des ressources humaines
Le renouvellement des ressources humaines devient une préoccupation importante durant cette période. Le Collège planifie la relève et voit à assurer le soutien nécessaire à ceux qui sont à la fin de leur activité professionnelle. Une restructuration administrative au Collège marque aussi le début des années 2000. Elle touche d’abord la gestion et le partage des responsabilités en matière de formation continue à la Direction des études. Puis, les coordinations des Services administratifs, ainsi le Service des communications, sont placés sous la responsabilité d’une direction spécifique. Le Collège se positionne stratégiquement pour faire face à un nouveau défi : la baisse de la clientèle dans les cégeps qui entraîne une réduction du financement de l’enseignement. L’ensemble du personnel participe d’ailleurs de plus en plus à des activités de promotion et de recrutement. Le Collège se dote aussi d’un projet éducatif qui s’adresse spécifiquement aux nouveaux étudiants et présente les valeurs qui animent notre communauté.
Résidence étudiante
Comme plusieurs de nos programmes sont offerts exclusivement chez nous, que nos étudiants proviennent de partout au Québec et que la ville de Montréal est confrontée à une pénurie de logements, le Collège se lance dans un projet de résidence étudiante. Après cinq ans d’efforts et de collaboration entre le Collège, la Ville de Montréal, le Conseil d’arrondissement d’Ahuntsic et les citoyens du quartier, la première pelletée de terre a lieu le 8 mai 2007 et la résidence ouvre ses portes en août 2008. Une cérémonie d’inauguration officielle est organisée le 9 octobre 2008.
Réaménagements et acquisition d'équipements
Des réaménagements majeurs se font dans le pavillon Gutenberg pour adapter les locaux à l’enseignement du programme de Techniques ambulancières. À l’automne 2006, 30 ans après la première AEC offerte dans ce domaine au Collège, nous devenons le seul établissement à offrir le programme de DEC Soins préhospitaliers d’urgence dans la région métropolitaine. Par ailleurs, le dynamisme des programmes de techniques médicales se confirme et les laboratoires ne cessent de s’améliorer offrant des appareils à la fine pointe de la technologie.
Mise à jour des programmes
De leur côté, les techniques de laboratoire se développent avec les nanobiotechnologies notamment. En Sciences de la nature, on innove à l’automne 2007 en offrant trois profils qui correspondent aux orientations universitaires. En génie industriel, un nouveau programme succède à ceux de Technologie du génie industriel et de Techniques de production manufacturière. Nos programmes sont continuellement mis à jour et le Collège s’entend avec les universités pour offrir des passerelles DEC-BAC destinées aux étudiants de formation technique qui souhaitent poursuivre des études universitaires après leurs études collégiales. Nous raffinons toujours nos stratégies visant la réussite de nos étudiants. Ceux-ci remportent des bourses et des prix, s’envolent vers des pays étrangers pour des échanges d’études, des stages ou des voyages culturels, et nos étudiants du programme Sport-Études se font remarquer dans des compétitions internationales, notamment aux jeux olympiques. Comme il l’a toujours fait, le Collège Ahuntsic met tout en œuvre pour continuer d’offrir, dans un contexte difficile de rareté des ressources, un enseignement et des services de qualité à collectivité québécoise.
Consultez l'Album souvenir des 40 ans du Collège Ahuntsic pour mieux connaître l'histoire du Collège, de ses services, de ses départements et de ses programmes d'enseignement.