Regards sociohistoriques sur l'évaluation du français au cégep

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ; comme de vray il semble que nous n’avons autre mire de la verité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du païs où nous sommes » – Montaigne

Lorsque l’on observe les usages liés à l’évaluation et à la valorisation du français dans les cégeps francophones, l’on constate rapidement qu’il s’agit d’enjeux sensibles et délicats, où différentes perspectives se croisent. Les pratiques évaluatives de la langue sont d’abord héritières des traditions, et ces pratiques s’inscrivent dans une société où règnent la surconscience linguistique et l’importance accordée à l’orthographe et, plus largement, au code de l’écrit. De plus, on associe souvent la sévérité dans l’évaluation à la rigueur et à la valorisation de la langue, ce qui fait que ces enjeux deviennent des questions identitaires, pour l’enseignante ou l’enseignant, mais aussi pour le département, le cégep et la société.

Je propose donc une analyse sociohistorique de ces usages, et ce afin de réfléchir avec vous à des questions telles : « pourquoi les taux de succès aux épreuves uniformes du cégep et du secondaire 5 sont-ils si différents dans les réseaux francophones et anglophones ? »; « quelles sont les logiques derrière les pratiques d’évaluation punitives et positives de la langue? »; « quels liens faire entre les compétences disciplinaires des différents cours et l’évaluation de la langue? »; « quelles pratiques évaluatives pouvons-nous adopter pour aider les étudiantes et les étudiants, tout en respectant nos valeurs? ». Comme nous le verrons, et en accord avec la citation de Montaigne du titre, les usancesévaluatives sont souvent le fruit de nos héritages sociaux, culturels et disciplinaires, et il vous revient de les faire vivre et évoluer!

Conférencier

Christophe Chénier, docimologue à l'Université de Montréal

Informations additionnelles

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