Défendez votre position
C'est la forme la plus simple de ce type de travaux, l'embryon de la dissertation philosophique, et vous aurez surtout à le réaliser dans votre premier cours de philo. Son principal défi consiste à trouver et développer des arguments en les associant logiquement de manière à justifier une position, la vôtre.
Le sujet à traiter pourra être une question précise ou un problème général soulevés dans le cours. Vous vous concentrez alors sur votre propre réponse, qui est votre position ou thèse, et vous essayez d'en convaincre votre lecteur avec les meilleurs arguments dont vous êtes capable. En ce sens, cela ressemble un peu au texte d'opinion qu'on vous a fait faire durant vos études secondaires. Mais il y a une différence : votre professeur s'attend à ce que vos arguments soient plus élaborés et tiennent davantage compte de la complexité du problème ou des objections qu'on pourrait vous opposer (vous devez avoir des arguments plus «songés», comme vous dites). En fait, ce travail correspond en gros, mais en beaucoup plus court et sur des questions philosophiques, à la dissertation critique que vous enseigneront vos professeurs de littérature dans votre troisième cours de français et que l'épreuve uniforme de français vous impose. Comment procède-t-on?
Une fois le sujet amené, votre question posée et l'organisation du développement brièvement précisée, il s'agit de présenter et défendre votre thèse. Mais présenter votre thèse ne se limite pas à l'énoncer : définissez les mots ou les concepts qui auront une importance pour la suite. Puis, consacrez un paragraphe à chaque argument principal, cela vous aidera à distinguer vos arguments les uns des autres et aidera votre lecteur à vous suivre. Développez chaque argument: définitions et exemples au besoin, faits et arguments secondaires sur lesquels il repose.
Même si votre professeur ne le précise pas, c'est toujours une bonne idée d'examiner au moins une objection à votre position ou à l'un de vos arguments : vous ferez alors preuve d'esprit critique. Mais surtout, s'il s'agit d'une difficulté sérieuse et qui vous embête vraiment, vous serez amené à réellement réfléchir au problème posé par le sujet traité et cela sera plus intéressant pour vous.
Il y a diverses manières d'introduire les objections possibles, soit celles que vous adresserait l'un ou l'autre des auteurs étudiés, soit celles entendues dans une discussion en classe ou ailleurs, soit celles que vous imaginez vous-même. Après un ou chacun de vos arguments, vous direz par exemple : «On pourrait m'objecter ici que ...» et énoncerez une réplique contre l'affirmation que vous venez de présenter. Puis vous la commenterez, en cherchant à montrer ses limites. Si c'est possible, vous tenterez même d'intégrer son apport au profit de votre propre argument; si c'est impossible, entreprenez de la réfuter. Une autre solution serait de réserver un paragraphe ou deux à cette tâche, une fois tous vos arguments présentés, reportant ainsi l'ensemble des objections à la fin, juste avant de conclure. Énoncez alors brièvement la thèse qui s'opposerait à la vôtre, peut-être avec l'un de ses principaux arguments et, tout en prenant soin de reconnaître que cette position adverse n'est pas insensée, dites pourquoi elle ne vous convainc pas.
En passant, une fois rédigé le brouillon de votre développement, pourquoi ne pas vous livrer sur votre propre texte à l'exercice du plan logique? C'est une excellente manière de soigner les liens entre vos idées (et vos paragraphes), de vérifier si votre raisonnement conduit bien à la thèse que vous avez annoncée, de repérer des trous dans votre argumentation ou d'en confirmer la solidité.
Pour finir, concluez. En général, le premier paragraphe de la conclusion sert à résumer l'ensemble de votre texte. La tradition veut qu'on y ajoute deux autres paragraphes : l'un où, en relation avec le problème posé en introduction, vous identifiez les forces et les limites de votre réponse, et l'autre où vous montrez que vous avez réfléchi aux difficultés du sujet traité en ouvrant les perspectives et en formulant les questions que votre réflexion vous a amené à vous poser concernant le problème de départ.