La ville, un « safe space » pour tous et toutes?
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À l'occasion de la 22e édition du Colloque des Sciences humaines, assistez à une conférence d'Anne Latendresse.
Les grandes villes occidentales sont reconnues pour être des lieux où se côtoient des humains de différentes appartenances de classe, de genres et sexualités, ethnoculturelles et d'âge. Au cours de leur journée, des milliers de personnes circulent en voiture, à vélo à trottinette ou à pied. Elles marchent, empruntent le métro ou l'autobus, traversent un stationnement, font un détour par un parc ou une place publique. De façon fortuite, elles auront croisé des dizaines, voire des centaines d'autres personnes dans leur journée. Le cellulaire, objet fétiche de la modernité avancée, ne sait empêcher les échanges, un regard, un sourire, un geste, une formule de politesse ou un échange d'information. Ces rencontres furtives dans les espaces publics urbains sont le plus souvent imprévues et impromptues et anonymes. Peu importe leur durée, elles mènent parfois à de courts échanges de bienveillance et de convivialité, ou encore à des moments désagréables où le souffle s'interrompt et le corps se tend. Certaines rencontres suscitent la peur, l'angoisse, le stress ou encore un sentiment de honte ou de culpabilité. Le plus souvent, ce sont des femmes, déclinées ici dans leur diversité, qui vivent ces expériences non désirées et récurrentes, qui ont été et sont encore banalisées. Dans certaines villes, des organisations féministes, et parfois des institutions, ont sonné l'alarme sur le harcèlement de rue. Que sait-on de ce phénomène invisibilisé? Et quelle peut être la contribution de la géographie féministe?
Animateur·rice/conférencier·ère
Anne Latendresse est professeure de géographie sociale à l'UQAM. Membre de l'Institut de recherche en études féministes, elle s'intéresse à la participation de groupes de femmes et d'organisations féministes pour le droit au logement ou pour le droit à la ville au Québec et au Brésil, à partir d'une perspective de géographie féministe. Parallèlement, elle a été co-présidente d'Alternatives, une organisation de solidarité internationale de 2022 à 2025.