Ce centre de cocréation et de partage de pratiques en autochtonisation de l’éducation sera construit de concert avec des contributeurs autochtones et allochtones accompagnant le Collège depuis le début de sa démarche ou s’étant joints plus récemment aux nombreux projets déployés. « Considérant que l’autochtonisation constitue un processus davantage qu’une fin, l’objectif général de cet espace se décline en deux volets, soit l’atteinte d’une sécurité culturelle accrue, par le biais des étapes du développement et du raffinement de nos conscience, sensibilité et compétence culturelles, ainsi que le déploiement d’une intelligence culturelle augmentée pour notre institution », explique Nathalie Vallée, directrice générale du Collège Ahuntsic.
« Il n’existe actuellement aucun exemple d’institution scolaire allochtone véritablement autochtonisée et sur laquelle nous pourrions orienter nos actions. Conséquemment, il n’est probablement pas possible d’autochtoniser complètement les cégeps et les universités, mais nous croyons que nous pouvons soutenir par nos actions et par nos ressources les personnes et organismes autochtones qui y travaillent », expose Julie Gauthier, enseignante en anthropologie et initiatrice du projet.
Le Collège Ahuntsic entend notamment offrir des occasions de tisser, développer et renforcer des liens, en créant des occasions concrètes et diversifiées de rencontre et d’échange regroupant des organismes autochtones et allochtones. Il souhaite aussi initier, soutenir et accompagner la mise sur pied de projets collaboratifs viables en coconstruction avec des partenaires autochtones, et parfaire des services de familiarisation et de transfert pour des organisations allochtones souhaitant entreprendre ou poursuivre un processus d’autochtonisation. Le Collège vise enfin à nourrir les connaissances et la recherche en documentant son processus et en partageant avec d’autres établissements les retombées. À ce sujet, la recherche postdoctorale Ethnographie du processus d’autochtonisation et de décolonisation des cégeps en milieu francophone au Québec, menée par Léa Lefevre-Radelli, permettra de documenter la démarche.
À titre d’exemples, les activités de l’Espace d’autochtonisation s’organiseront notamment autour de la cocréation et de l’adaptation de matériel pédagogique arrimé aux besoins des collèges, en collaboration avec Mikana, partenaire de longue date, et avec des organisations pionnières et actives dans ce domaine, tel l’Institut Tshakapesh. L’arrimage des outils créés à un nouveau portail autoéducatif soutenu par le fond de développement du Collège Ahuntsic constitue également une visée novatrice et prometteuse pour la diffusion et le transfert des bonnes pratiques. Des projets sont également en développement avec l’Institution Kiuna, notamment une attestation d’études collégiales de premiers soins en milieu éloigné, centrée sur les besoins des communautés autochtones.
Dans la semaine du 3 mai, le Collège Ahuntsic conviera sa communauté et l’ensemble du réseau collégial à deux journées entièrement dédiées à l’autochtonisation de l’éducation supérieure, dans une perspective décoloniale accessible et ouverte.
Forte des compétences combinées de ses collaborateurs et collaboratrices des Premières Nations, de la présence d’un facilitateur à la vie étudiante autochtone, de son Service d’équité, diversité et inclusion, et soutenue par sa direction générale, la pérennisation de la démarche d’autochtonisation du Collège Ahuntsic s’inscrit dans une volonté de mettre en lumière la grande diversité de sa communauté étudiante. « Cet espace partagé d’autochtonisation s’ancre dans cette approche choisie pour la création et le maintien d’un environnement responsable et bienveillant », conclue Nathalie Vallée, directrice générale du Collège Ahuntsic.
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