« C’est une chance de pouvoir collaborer avec des personnes d’un autre pays », affirme Maxime Payant, étudiant en génie civil au Collège. Maxime participe à un projet avec l’Institut universitaire technique (IUT) du Limousin à Égletons en France. Ce projet l’a amené à dessiner les plans d’un nouveau bâtiment sur la base de relevés faits par les groupes en France. « Ce n’est pas facile de se faire une image mentale d’un bâtiment qu’on n’a jamais vu », explique Maxime soulignant apprécier l’expérience malgré les défis associés à une équipe de travail internationale.
Le décalage horaire, l’arrimage des agendas et l’adaptation à des méthodes de travail différentes sont quelques-uns des défis aussi relevés par le groupe de Julie Demers, enseignante en géomatique. Avec sa classe, elle collabore avec l’Université Iba Der Thiam à Thiès au Sénégal pour établir des points de contrôle géodésiques du campus sénégalais. Pour elle, l’expérience d’un contexte de travail collaboratif authentique est positive parce que les étudiantes et étudiants ne contrôlent pas tout le processus. « Je suis contente, car c’est ça la vraie vie », dit-elle, enthousiaste, voyant d’un bon œil la poursuite du projet dans les années à venir.
« C’est un succès pédagogique sur toute la ligne. »
— Julie Demers
La fin de la session ne signifie pas la fin de ces nouvelles collaborations internationales. Les bilans sont à venir pour la poursuite de ces expériences. Les préparatifs sont déjà en cours pour une mobilité étudiante d’un groupe de génie civil en 2024 en France, et la réflexion est amorcée pour le Sénégal.
Pour Michèle Bruneau, conseillère pédagogique aux activités internationales, ces expériences de milieux d’apprentissage en réseau international (MARI) sont d’excellents moyens d’intégrer des dimensions internationales et interculturelles à la formation. « Les MARI permettent de démocratiser l’accès aux activités internationales. Ils contournent les obstacles financiers qui sont un frein à la mobilité et engendrent les retombées recherchées sur l’ouverture d’esprit et le développement de compétences interculturelles, » souligne-t-elle. Les MARI permettent la cocréation, par des enseignants de différents pays, d’espaces collaboratifs pour les étudiants, ce qui est novateur à plusieurs niveaux, selon Michèle Bruneau.
D’ailleurs, elle mentionne que le Collège Ahuntsic a récemment été sélectionné, avec trois autres cégeps, pour faire partie d’une recherche du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) sur les MARI. Des chercheurs de trois universités, associés à la Fédération des cégeps, étudieront le développement des MARI et l’évaluation de leurs retombées sur les communautés étudiante et enseignante. Une équipe du Service du soutien à l’apprentissage et du développement pédagogique (SSADP) accompagne les deux enseignant·e·s qui développeront ces nouveaux MARI en Sciences juridiques et dans un cours de littérature de la Formation générale.