Si vous êtes obligé de suivre des cours de français, de philosophie, d'éducation physique, d'anglais et des cours complémentaires (que vous choisissez), c'est parce que notre société juge qu'il y a là des choses assez importantes pour qu'on ne puisse pas vraiment s'en passer, pas plus qu'on peut se passer d'un métier.
Toute société moderne a besoin non seulement de travailleurs compétents, mais de citoyens éclairés, informés, autonomes, capables d'exprimer leur point de vue et de juger par eux-mêmes. Nous croyons en effet qu'il est bon pour la collectivité qu'on ne soit pas tous une bande de moutons, et bon pour chacun de nous de ne pas être un mouton.
Mais pour ne pas être un mouton, il faut être au courant d'un certain nombre de choses, en plus de ce qu'on doit apprendre pour l'exercice d'un métier, sinon nous risquerions d'être incapables de juger par nous-mêmes.
C'est ce qu'on appelle la culture générale ou la formation générale : manière de dire que nous tenons à ce que vous compreniez le monde dans lequel vous vivez, qui vous rentre d'ailleurs dedans de bord en bord, vous êtes tombés dedans quand vous étiez petit. Par exemple, être au courant de ce que les grands penseurs ont pensé et de ce que les grands écrivains ont écrit, cela aide à comprendre notre société, qui s'inspire elle-même de leurs idées et de leurs goûts. Parler plus d'une langue permet d'avoir un meilleur accès à ce que les grands penseurs ont pensé et ce que les grands écrivains ont écrit et d'être ouvert à d'autres cultures, cela ne sert pas juste en vue d'un emploi. S'intéresser au corps, qui nous renseigne autant que nos idées, permet bien sûr de prendre soin de soi-même et de se mieux connaître, mais également de comprendre bien des choses sur le monde et ce qu'il exige de nous. Et ainsi de suite.
C'est là que nous, les professeurs de formation générale, entrons en scène : la société nous demande de vous mettre au courant et de vous montrer comment faire et nous, qui avons l'expérience de la littérature, de la philosophie, des langues, etc., trouvons que c'est plutôt bien pour l'autonomie ou le sens critique et, surtout, que ça ouvre des horizons et rend la vie plus intéressante ou agréable.
Oui, mais au cégep? demanderez vous. Eh bien, oui, au cégep! Même si le secondaire vous a donné une certaine culture générale, il reste toujours des aspects qui demandent plus de maturité pour être bien compris. Le cégep, c'est un peu comme la porte d'entrée des ligues majeures: les cours de formation générale vous en donnent un avant-goût, vous font jouer au jeu de la culture occidentale avec les meilleurs, après quoi vous en jugerez par vous-même, en connaissance de cause. En attendant, nous allons essayer de vous les rendre les plus stimulants possible, pour que vous en tiriez personnellement profit.